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Comme on le sait, il n’existe pas de portrait authentique de Louis de Buade de Frontenac. À la fin du 19e siècle, lorsque le sculpteur Louis-Philippe Hébert reçoit la commande pour concevoir dix sculptures en bronze pour l’hôtel du Parlement à Québec, il doit donc user d’imagination pour créer celle de l’ancien gouverneur. L’artiste choisit de le représenter plus âgé, mais arborant une mine et une posture altières, évoquant le moment de sa célèbre réponse à l’envoyé de Phips en 1690!
Outre Frontenac, on doit à Hébert les statues de Louis-Joseph de Montcalm, de James Wolfe, de James Bruce, lord Elgin, de Charles-Michel d’Irumberry de Salaberry et de François de Lévis.
À gauche : Plâtre du monument Louis de Buade comte de Palluau et de Frontenac. BAnQ, P1000,S4,D19,P38.
À droite : Statue de Frontenac dans la façade de l’hôtel du Parlement à Québec. Photo : Neuville Bazin 1949. BAnQ, E6,S7,SS1,P68904. Domaine public.
Un autre château pour Frontenac
De son vivant, Frontenac a été lié à plusieurs châteaux. Né à celui de Saint-Germain-en-Laye, il a aussi fréquenté le Louvre et Versailles. Et, bien sûr, il a été le résident du Château Saint-Louis à Québec pendant ses deux mandats. À la fin du 19e siècle, lorsque vient le temps de choisir un nom pour le nouvel hôtel de luxe que l’on construit sur le cap aux Diamants, celui de l’ancien gouverneur semble tout désigné! Construit en 1892 et inauguré en 1892, le Château Frontenac est devenu un emblème visuel caractéristique de la ville de Québec et serait, dit-on, l’hôtel le plus photographié au monde.
Château Frontenac, 1893, gravure de Desbarats & Co. Reproduite dans G.M. Adam, Illustrated Quebec, Toronto, p. 73.
Un tricentenaire célébré avec faste
En 1908, le tricentenaire de Québec donne lieu à des célébrations grandioses. Cette année-là, du 19 au 31 juillet, quelque 25 000 personnes personnifiant des soldats, miliciens et marins canadiens, britanniques, français et américains défilent dans les rues, décorées pour la circonstance. Un spectacle réunit plus de 4 500 acteurs et figurants en costumes d’époque sur les plaines d’Abraham.
Devant l’emplacement actuel du Musée national des beaux-arts du Québec, ces participants reconstituent, sous forme de « tableaux historiques », les événements marquants de l’histoire de la capitale nationale, incluant la tentative de prise de Québec par Phips. On estime que le coût des célébrations s’élève à environ 340 000 $!
Messager du général Phips, Frontenac et son entourage lors de la procession historique du Tricentenaire de Quebec, 23 juillet 1908. Keystone View Company, U.S.A., no. 16222. BAnQ, P1000,S4,D62,P16222.
De la haute à la basse ville
La topographie de Québec fait intimement partie de l’identité de la ville. Ses fortes dénivellations ont mené tout naturellement à la formation d’une haute ville et d’une basse ville, des dénominations reflétant aussi l’appartenance socioéconomique des gens qui y résident. De nombreux liens permettent toutefois de se déplacer. Construit en 1977, l’escalier Frontenac et ses 95 marches relie la côte de la Montagne à la terrasse Dufferin, à Québec.
Photo : Escalier Frontenac, 1977. Archives de la ville de Québec, Q-D1-11-N4011-N401140.
Un personnage historique national du Canada et du Québec
Outre le château et plusieurs éléments toponymiques qui portent son nom, Louis de Buade de Frontenac fait pleinement partie du patrimoine québécois et canadien.
Il a été désigné Personnage historique national par le gouvernement du Canada le 18 mai 1974 parce qu’il a contribué à étendre le territoire de la Nouvelle-France jusqu’aux Grands Lacs. C’est le 12 septembre 2013 que le gouvernement du Québec a procédé à sa désignation comme désigné Personnage historique, puis à son inscription au Registre du patrimoine culturel du Québec.
Plaque commémorative offerte à la France le 25 septembre 1973 par le Conseil des lieux archéologiques et historiques de l’Ontario et installée au Château de Saint-Germain-en-Laye, sur la façade donnant dans la cour de la chapelle. Photo : Monceau, 2014, Flickr, licence CC BY-NC-ND 2.0.
