Entretien
Qui : Andrée Lévesque et Julie Francoeur
Quand : Jeudi 10 avril 2025, 14h30
Où : Salle 307AB du Centre des congrès de Québec
Coût : Macaron des RVHQC (10$). Billetterie en ligne
Cet entretien avec Andrée Lévesque explorera l’histoire de paysannes ordinaires, une lignée de femmes que l’historienne a suivi sur trois siècles et dix générations. Tout commence avec Jeanne Perrin, partie de La Rochelle en 1658 pour travailler comme domestique au Cap-de-la-Madeleine. Puis d’une Madeleine à l’autre, d’une Agathe à l’autre, Andrée Lévesque suit les descendantes de Jeanne, jusqu’à Maria Mélançon Brisson, décédée au Témiscamingue en 1915.
Ces anonymes ont heureusement laissé quelques traces dans des contrats notariés, des recensements ou des archives judiciaires, qui ont permis à l’historienne de les mettre en scène, de reconstituer leur vie, en conjecturant un peu, en imaginant parfois, avec en toile de fond le contexte économique et politique de leur époque. Ces cultivatrices, le plus souvent analphabètes et mères de famille nombreuse, avaient plus qu’une histoire singulière. Elles ont façonné l’histoire.
Spécialiste de l’histoire des femmes et de l’histoire du mouvement ouvrier au Québec, Andrée Lévesque a été professeure à l’Université McGill. Au Remue-ménage, elle a fait paraître cinq ouvrages dont la biographie Éva Circé-Côté, libre-penseuse, 1871-1949 (2010), Scènes de la vie en rouge : l’époque de Jeanne Corbin, 1906-1944 (1999) et Madeleine Parent, militante (2003). Elle dirige les Archives Passe-Mémoire consacrées aux écrits autobiographiques.
Julie Francoeur est présentement étudiante au doctorat à l’Université Laval sous la direction de Johanne Daigle et de Donald Fyson. Ses recherches portent sur la déviance féminine dans les villes de Québec et de Philadelphie dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Sa thèse se penche sur les « Maisons pour Madeleines », un modèle d’institutions visant à réformer les « femmes perdues » pour qu’elles prennent en société une place conforme aux valeurs et aux codes moraux de leur époque. Son mémoire de maîtrise, déposé en 2018, porte sur la Prison des femmes de Québec (Refuge Notre-Dame de la Merci ou Maison Gomin).
