2. Jeunesse de Louis de Buade de Frontenac

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Acte de baptême

Louis de Buade est le dernier enfant du couple formé par Anne Phélipeaux et Henri de Frontenac. Il naît le 12 mai 1622 à 25 km de Paris, au château royal de Saint-Germain-en-Laye et sera baptisé dans la chapelle du même château plus d’un an plus tard, le 30 juillet 1623. Il est alors orphelin de père, comme le précise son acte de baptême. Il a des personnages prestigieux pour parrain et marraine : le roi de France Louis XIII et la princesse Catherine Henriette de Bourbon, fille légitimée d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées, épouse de Charles II duc d’Elbeuf.

Voici la transcription de son acte de baptême en français modernisé :

Ledit jour furent administrées les cérémonies du sacrement de baptême par monseigneur l’archevêque de Tours en la chapelle du Vieux Château, en ma présence et de mon consentement, ayant porté les saintes huiles de l’église paroissiale, à Louis, fils né le douzième mai 1622 de feu noble homme Henri de Buade, en son vivant comte de Palluau, gouverneur pour sa majesté des châteaux de Saint-Germain-en-Laye et premier maître d’hôtel dudit seigneur, et de madame Anne de Phélipeaux. Le parrain Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, la marraine très haute princesse Henriette de Bourbon, femme du très haut prince monsieur le duc d’Elbeuf.

Acte de baptême de Louis de Buade de Frontenac dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi étant son parrain, 30 juillet 1623. Archives communales de Saint-Germain-en-Laye, GG 11, liasse A, registre 1622-1624, pièce 57.

Un environnement prestigieux

Le petit Louis grandit dans un environnement prestigieux. Le château familial comporte une magnifique chapelle privée, la chapelle Sainte-Madeleine de Palluau, dont les murs et les plafonds sont ornés de fresques évoquant l’histoire du christianisme.

Elles ont été réalisées vers 1630 par des peintres engagés par la mère de Louis, Anne Phélypeaux. On peut notamment y voir des scènes de la vie de la Vierge et les anges de la Passion.

Un programme de restauration des fresques est prévu avec le concours des spécialistes de l’école du Louvre, le château étant classé monument historique.

Crédit photos haut et bas: Bernard Galéron, illustrations accompagnant l’article de Michel Maupoix, « La chapelle de Palluau, un credo en peinture », PAJ patrimoine – architecture – jardins, Le magazine digital du patrimoine, 2019.

Une instruction soignée

Le lieu exact où Louis réalise ses études n’est pas connu. Il est toutefois certain qu’il fréquente pendant quelques années l’un des collèges des Jésuites, alors les meilleurs établissements d’enseignement de la France, où toutes les familles envoient s’instruire leurs jeunes garçons.

La future correspondance de Frontenac témoigne d’ailleurs de cette excellente éducation, tant par le style que par les références à la culture classique dispensée par les jésuites.

Signature de Frontenac, domaine public.

Un mariage caché qui divise la famille

Frontenac a du succès auprès des dames. En 1648, il fréquente assidûment Anne de La Grange-Trianon, une jeune Parisienne de 16 ans qu’on considère comme l’une des plus belles femmes de France. De plus, elle peut espérer hériter d’une fortune considérable, évaluée à plus d’un million de dollars d’aujourd’hui. Son père, Charles de La Grange-Trianon, seigneur de Neuville, s’oppose toutefois vigoureusement à son mariage avec Frontenac, lequel était alors âgé de 26 ans. Anne est même envoyée au couvent pour contrecarrer ce projet.

Passant outre aux objections paternelles, la jeune Anne parvient à épouser secrètement Louis de Buade de Frontenac. L’union est scellée à l’église de Saint-Pierre-aux-Bœufs, située tout près de Notre-Dame de Paris, le 28 octobre 1648. Lorsque le seigneur de Neuville apprend que les noces ont eu lieu malgré son désaccord, il déshérite sa fille… et l’empêche même de toucher l’héritage qu’elle devait recevoir de sa défunte mère!

Trois ans plus tard, en 1651, la comtesse de Frontenac donne naissance à François-Louis. Seul descendant du couple, il embrassera plus tard la carrière militaire, tout comme son père. 

Anne de La Grange-Trianon, comtesse de Palluau et de Frontenac, représentée en costume de Bellone, huile sur toile anonyme 108x87cm, Château de Versailles.

Des difficultés financières

Habitué à mener un gros train de vie, le couple Frontenac se retrouvera rapidement criblé de dettes.  

Mari et femme se mettent à la recherche de solutions de manière à trouver les sommes suffisantes pour maintenir leur train de vie. Anne de la Grange s’installe à Versailles afin de contribuer, par ses relations sociales, à obtenir des faveurs et des gratifications. Louis de Buade obtient des charges pour le service du roi.

En parallèle, ils ont quelques démêlés judiciaires avec la famille de la Grange pour des affaires de succession.

Requête d’Anne de la Grange, épouse de Frontenac pour le règlement de la succession de son père, 1660. BAnQ, Collection Centre d’archives de Québec, P1000,S3,D0296,P5.

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